• Si l’on admet que, comme l’a déclaré le membre de la Commission Européenne, Leonard Orban « La capacité de communiquer dans plusieurs langues constitue un grand avantage pour les personnes, les organisations et les entreprises. Cela promeut la créativité, rompt les stéréotypes culturels, encourage les idées originales et peut aider à développer des produits et des services innovants », la réalité linguistique en Europe semble subir les influences toujours plus marquées de la langue anglaise.
Durant un congrès, fréquenté par une centaine de personnalités parmi lesquelles des ambassadeurs de l'UE, professeurs universitaires français, italiens et espagnols, dirigeants de sociétés multinationales et le directeur de l’observatoire européen du plurilinguisme, on a en effet parlé de l’hégémonie de la langue anglaise et de ses effets négatifs en terme de discrimination et restriction de la démocratie linguistique.
Les conclusions du débat peuvent se résumer en trois points clés:
. La langue anglaise détient désormais et de façon constante une position hégémonique auprès des institutions continentales.
. Le français, langue des trois pays fondateurs (France, Belgique, Luxembourg) a perdu son niveau dominant auprès de l’UE.
. L’allemand (la langue la plus parlée en Europe) et l’italien ne réussissent absolument pas à rivaliser contre le pouvoir énorme exercé par l’anglais.
Dans les pays membres, la langue de Shakespeare est la deuxième enseignée dans toutes les écoles maternelles et est reconnue comme langue institutionnelle dans la transmission du savoir au niveau académique.
Même la France, bien qu’elle ait suivi la politique linguistique la plus conservative en promouvant la Francophonie, ne réussit pas à lutter contre cette influence massive.
Le français et l’allemand ne sont plus considérées depuis des années comme des langues internationales, mais plutôt "régionales" de l'Europe.
Certains parlent carrément d’un désastre linguistique et d’un aplatissement culturel, en soutenant avec ferveur l’utilisation de la propre langue nationale au sein des institutions continentales, en revendiquant le droit de chacun à l’information à la diffusion dans sa propre langue nationale.
Par le passé, les mots se transmettaient d’une langue à l’autre pour compenser les lacunes existantes. Aujourd’hui, l’anglais est la seule langue qui s’impose sur toutes les autres, souvent uniquement pour remplacer des mots qui existent déjà.
Il ne faut pas oublier que de nombreuses multinationales ont décidé d’adopter l’anglais comme langue unique de communication interpersonnelle.
Avec ceci, nous n’avons pas la prétention de lutter contre cette évolution. Ce qui gêne parfois, c’est l’utilisation non consciente de la langue, surtout lorsque l’on exerce une profession qui nécessiterait au contraire une bonne conscience linguistique.
Directeur de projet
Agence Traduction-IN